Contemplation (révélation ?) gerritique chez Pierre Bourgeade


"Sur le chemin du retour, comme elle longeait les étangs, allant en direction de Versailles, elle prit sur sa droite un chemin de terre et stoppa près d'une barrière. Elle alla s'asseoir sur un banc de bois. Pas un bruit. En plein soleil, l'étang brillait comme une plaque d'acier. A un mètre d'elle, entre les ajoncs, elle remarqua une araignée d'eau, qui, de temps en temps, faisait de vifs mouvements, agitant violemment ses membres frêles et symétriques sans pouvoir avancer contre le courant".
Analyse et commentaire : La description de l'épiphanie gerritique est pour une fois remarquable et précise. C'est extrait de "Ca n'arrive qu'au mourant", de Pierre bourgeade (Ed. La Branche, coll. Suite Noire, oct 2008) et à ce stade de l'action, sans que l'auteur ne s'étende davantage par la suite, l'apparition gerritique prend tout son sens dans cet excellent petit roman. On aurait toutefois aimé un développement des conséquences pour le personnage de cette contemplation gerritique soudaine. Le roman est court, et donc le volume consacré à la scène en devient important. Il y avait forcément envier de signifier la contemplation, mais cela n'a pas été fait. Par manque de bases sur la science de la contemplation gerritique ? Celle-ci reste donc dans cet ouvrage à un stade embryonnaire que l'on qualifiera de sensible instinctif. A la fois bravo... et dommage d'être passé à côté.